Méthanisation 4,5 millions d'euros pour le projet Valodim d'Arterris
Bpifrance vient d'annoncer le 21 février qu'elle financera 4,5 millions sur les 12,5 millions d'euros nécessaires à la réalisation du programme de recherche et développement, Valodim, piloté par Arterris Innovation. L'objectif est de valoriser les digestats issus des méthaniseurs en engrais organiques stabilisés.
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Annoncé le 5 février à la conférence de presse d'Arterris Innovation, ce financement de 4,5 millions d'euros a été confirmé par un communiqué de la Banque publique d'investissement le 21 février. Il fait partie du dernier Programme d'investissement pour l'avenir attribué aux pôles de compétitivité. Le programme Valodim en associant trois, Agri Sud-ouest Innovation, Qualiméditerranée et Industrie Agro Ressources.Le reste du financement, prévu sur six ans, sera mobilisé par les partenaires de Valodim. Autour d'Arterris Innovation qui le coordonne, ce programme rassemble dans le sud-ouest Maïsadour et Vivadour, Vivescia en Champagne, Cap Seine en Normandie et l'Union des distilleries de la Méditerranée en Languedoc-Roussillon. Trois laboratoires de recherche publics, l'Insa à Toulouse, l'UTC à Compiègne et l'Irstea sont aussi partenaires, ainsi que Fertigaz, qui apporte son expertise sur la méthanisation.Tester différentes méthodes de transformation« Nous allons tester différentes méthodes de transformation des digestats en engrais organiques. Cela les sortira de la catégorie des déchets soumis à un plan d'épandange, pour les rendre facilement stockables, transportables et valorisables », explique Anne Paulhe-Massol, responsable Innovation et R & D à Arterris Innovation.La recherche démarrera en amont de la méthanisation, avec la caractérisation et le prétraitement des matières premières nécessaires pour une transformation optimale, et se poursuivra en aval avec le post-traitement du digestat et la production d'un fertilisant standardisé. Des tests seront également réalisés pour cerner la valeur agronomique de ces engrais organiques et élaborer des conseils d'utilisation pour bien les positionner au champ.Couvrir 15 à 25 % des besoins en engrais des agriculteursL'objectif des coopératives engagées est d'acquérir ensemble un savoir-faire pour développer une filière chacune sur leur territoire. « A moyen terme, le sourcing des engrais va devenir un problème. Et le réchauffement accélérera la minéralisation de la matière organique des sols, qu'il faudra renouveler plus rapidement », analyse Guillaume Duboin, le directeur d'Arterris Innovation.La France est dépendante à 60 % des importations pour se fournir en engrais. « Notre objectif est de développer des alternatives locales et renouvelables. Sur notre territoire, avec six à dix méthaniseurs collectifs, nous pourrions couvrir 15 à 25 % des besoins en engrais des agriculteurs », estime-t-il. En Midi-Pyrénées, Arterris a déjà lancé deux projets de méthaniseurs collectifs avec Fertigaz, et en Languedoc-Roussillon, le groupe coopératif participe au projet mené par Terréal et à la réflexion avec l'Union des distilleries de la Méditerranée.
Frédérique Ehrhard
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